dimanche 28 juin 2009

De la route de la mort au nouvel an aymara








24/06 Mon dernier billet n’est pas bien vieux, et pourtant tant de choses se sont passées depuis sa mise en ligne, que je ne résiste pas à l’envie d’en écrire un nouveau. D’autant plus que depuis ce matin je suis clouée au lit par une indigestion sévère de « pique a lo macho » (pour que vous compreniez, voici une liste (non exhaustive) de ses composants : frites, bananes plantains (frites), oignons (frits), tomates, saucisses, chorizo, morceaux de bœuf, œufs durs, le tout baignant dans un de jus de cuisson épais et bien gras… ce plat est certainement le pire ennemi des diététiciens boliviens… et désormais également le mien). C’est aussi le genre de plat pas franchement agréable à régurgiter, mais je vous passe les détails (en plus, depuis une heure, ça va mieux : je viens même de m’enfiler une barquette de riz blanc et un bout de pain. J’attends un output positif de mon système digestif. La réponse en fin de billet !)…

Je vais commencer par vous parler du cratère de Maragua, ou Coline, Gaëlle et Michael (deux amis français qui travaillent également pour Ayni), Bruno et moi sommes allés il y a déjà deux semaines. Nous nous sommes retrouvés à 9h un samedi matin dans un quartier périphérique de Sucre. D’après le guide du routard, ma « bible de voyage », c’est de là que partent les bus pour Chaunaca, un petit village situé a 3h de marche de Maragua et de son cratère. En fait de bus, c’est dans un camion de marchandises que nous avons grimpé. Nous nous sommes installés sur la cabine du chauffeur, les pieds a quelques centimètres des visages des paysan(nes) assis en dessous de nous, au milieu de sacs de céréales et autres produits agricoles.

En effet, ici les denrées sont encore souvent acheminées jusqu’aux petits villages a dos d’hommes (ou de femmes) ! Les Boliviens sont capables de parcourir des distances impressionnantes chargés comme des mulets ! (Petite pause car le riz ne passe pas… je vais troquer l’ordinateur pour la bassine et attendre. Advienne que pourra)


25/06 : Depuis mon billet d’hier, j’ai avalé un petit bout de kouign aman (délicieux gâteau breton préparée par Gaëlle), que j’ai vomi au milieu de la nuit, ainsi qu’un bout de pain et une banane ce midi, laquelle est toujours coincée dans mon oesophage. Du coup, je reste au lit aujourd’hui, et en profite pour reprendre mon récit...


Bref, je poursuis sur le cratère de Maragua. Quelques minutes après notre départ de Sucre, surprise : une vache nous a rejoint ! Il a fallu plusieurs minutes pour la faire monter et la caler tant bien que mal au bout de la remorque, mais ensuite, elle n’a pas bronché du trajet. De mon coté, vu comme nous peinions a garder l’équilibre en position assise, j’ai souffert de voir ses fines pattes maintenir tant bien que mal son gros corps tout le long du trajet (et tout ça pour finir a l’abattoir, sauf qu’a la différence des pauvres bêtes d’élevage, celle-la aura passé ses jours a l’air libre !)

Après une bonne heure et demi de camion sur d’étroites routes de montagne en lacets, le chauffeur nous a débarqué a une intersection d’où partait le chemin que nous cherchions. Plein d’entrain, nous nous sommes mis en marche.


En général, quand on part faire de la randonnée en Bolivie, il est dur de savoir précisément combien de temps il va falloir marcher. Les « locaux » ont peu la notion du temps et des kilomètres. Ce week-end là, quand on demandait aux gens en chemin combien de temps il nous restait jusqu’a Maragua, certains nous répondaient un quart d’heure quand quelques mètres plus loin d’autres nous disaient « une heure » … les boliviens n’ont pas la même notion du temps que nous : ils savent combien de courbes restent avant d’arriver a leur village, ou quelle heure il doit être selon l’emplacement du soleil dans le ciel, mais pour nous occidentaux habitués aux données exactes, ça reste flou ! Au final une bonne marche nous attendait puisque nous avons mis 4h a atteindre Maragua (nous pensions en avoir pour 2h30 au plus). Nous y sommes arrivés vers 16h de l’après midi, morts de faim et pressés de trouver un endroit ou camper. Le village, avec ses ruelles désertes, sa petite boutique (fermée à notre arrivée), et son église délabrée, ressemblait à un village fantôme. Située au centre d’un immense cratère aux origines obscures (météorite ? éruption volcanique ? Chacun y va de sa version), ses habitants vivent de leur travail aux champs et de l’élevage de bétail, qu’ils partent régulièrement échanger en ville contre les produits de première nécessité qui leur manquent. Après une autre demi-heure à errer dans le village a la recherche d’une bonne âme pour nous renseigner, nous sommes finalement tombés sur de belles cascades à quelques pas du village et avons décidé d’y camper. Il était temps car le soir commençait déjà à tomber (eh oui, ici c’est l’hémisphère sud. En ce moment, il fait nuit à 18h)! Nous avons disposé des pierres en rond puis sommes allés ramasser les quelques maigres brindilles qui traînaient alentour pour faire chauffer la soupe de Gaëlle. Au terme des préparatifs, nous étions parés pour une courte mais délicieuse soirée au coin du feu, à boire de la soupe, du Singani, et à jouer au tarot. Mais des 22h, le froid ayant gagné en intensité, chacun a rejoint son duvet.



Le programme du lendemain était pour le moins incertain : des habitants nous avaient annoncé qu’une « réunion de travail » devant avoir lieu a la mi-journée, un camion pour Sucre partirait dans l’après midi. Par contre, concernant l’heure du départ, les versions différaient : 12h, 14h, 16h, 18h… impossible de savoir ! Comme c’était notre unique chance de rejoindre Chaunaca en transport motorisé, nous étions déterminés à attendre. A midi, nous nous sommes donc installés sur la place de l’église. Plusieurs heures ont passées. Vers 15h, Coline, montée sur un muret et parée de jumelles, a enfin aperçu un véhicule garé sur la place centrale. Pleins d’espoir, nous nous sommes empressés d’aller à sa rencontre. C’était bien le camion que nous attendions mais, manque de bol, ses chauffeurs étaient occupés à arranger un pneu. Il nous a fallu attendre une heure de plus avant d’enfin démarrer : il était 17h.


Ce dont nous ne nous doutions pas encore, c’est que non seulement son pneu, mais l’état entier du camion, laissait à désirer. Apres quelques kilomètres, c’est d’abord la boite de vitesse qui a lâché. Par chance, quelques « arrangements » (et rasades d’alcool pour le chauffeur) plus tard, c’était réparé et nous pouvions repartir. Quelques dizaines de mètres plus loin, c’est un pneu qui a explosé. Heureusement, inutile de s’arrêter pour si peu : les pneus étant montés sur des jantes doubles, le second ferait l’affaire. Dans le camion, l’ambiance était un peu tendue : les blancs évacuant le stress a grand renfort de blagues, les Boliviens priant silencieusement pour que cet énième trajet Maragua-Sucre ne soit pas leur dernier. Heureusement (ou « miraculeureusement »), nous sommes arrivés sain et sauf a Sucre, vers 20h, fatigués, la faim au ventre, mais contents du week-end !


Trois jours plus tard, je devais partir pour Arica, au Chili, rejoindre Cristian et Juan Luis, deux amis, pour passer quelques jours de vacances avec eux. Mon passeport étant toujours entre les mains de la migration, Nelly m’avait aidé a rédiger une lettre a l’attention des services migratoires de La Paz afin d’obtenir un « prêt exceptionnel de passeport », le temps de faire l’aller-retour au Chili. Manque de chance : après quatre heures d’attente face a des fonctionnaires bien peu coopératifs, on m’a annoncé que mon passeport n’était pas encore arrivé a La Paz et qu’on ne pouvait donc rien pour moi. Apres m’être énervé juste ce qu’il faut contre l’agent qui m’avait fait attendre 4h pour rien (dans ce genre de lieu, vaut mieux savoir se contenir), j’ai ramassé mes sacs (et ceux de Bruno, resté avec moi toute la matinée a attendre… merci mon chéri) et suis partie, en rage. Finalement, tandis que Bruno partait attendre Olivier (un de ses amis), au Pérou, je suis restée a attendre Cristian et Juan Luis a La Paz. Cristian est arrivé le lendemain soir et Juan Luis le soir suivant.


La semaine à La Paz s’est vraiment bien passée. Moi qui pensais déjà bien connaître la ville, je n’ai cessé de découvrir de nouveaux lieux et de vivre de nouvelles expériences. L’hôtel, déjà, une petite pension a l’écart du brouhaha du centre, avec des fleurs et des animaux, m’a fait du bien. La descente de la route de la mort en vélo, ensuite, s’est avérée une expérience inoubliable. Pour une trentaine d’euros la journée, une agence vient vous chercher a votre hôtel a 8h et vous conduit au départ de la longue descente qui conduit a Coroico (ville des Yungas déjà mentionnée dans le billet « Cocoroicooo »). Là, après le petit-déjeuner, servi sur le bord de la route, chacun enfile son équipement (un pantalon et une veste de K-way, plus un casque, et même des protections pour ceux qui ont payé un peu plus cher (c'est-à-dire pas moi)). Ensuite, c’est parti pour 3 bonnes heures de descente, d’abord sur une route asphaltée sur une vingtaine de kilomètres, ensuite sur un chemin caillouteux qui serpente a flanc de montagne pendant une quarantaine de kilomètres. Les premiers mètres, on s’accroche au guidon et on écarquille bien grand les yeux pour ne pas tomber, et puis on s’habitue : on apprend a amortir les chocs et a bien prendre ses virages. Seule fille du groupe, je dois dire que je ne m’en suis pas trop mal tirée. Cette route, encore empruntée par les camions et les bus il y a quelques années, comptabilise des centaines de morts (il y en avait 150 par an en moyenne, soit l’équivalent de trois bus pleins…). Aujourd’hui, à part les touristes trop casse-cou qui, ne se rendant pas compte du danger, finissent par quitter la route, les accidents sont plus rares. C’est surtout que les véhicules a moteur empruntent désormais une autre route, beaucoup mieux aménagée et par conséquent beaucoup moins dangereuse ! Nous sommes tous arrivés sain et sauf en bas, tout suant dans nos gilets orange, et assoiffés par le changement brutal de température qui s’opère pendant la descente (on arrive en zone tropicale !). A l’arrivée, après une ultime photo souvenir (que je ne peux pas m’empêcher de mettre en ligne tellement je la trouve drôle…), l’agence nous a déposés dans un hôtel avec douches, piscine et buffet a volonté. Certes, c’est bien agréable, quoiqu’un peu trop « arrangé » a mon goût. Toutes les agences viennent déposer leurs « death-roadeurs » dans le même hôtel aux allures de club Med et leur remettent un tee-shirt estampillé « Death Road Survivor » : pas trop mon style… En tous cas, malgré ce regrettable passage obligé par une agence, croyez moi, descendre la route de la mort en vélo vaut vraiment le coup ! Je n’hésiterai pas une seconde à remonter en selle!


Le lendemain, mes deux compères et moi-même avions décidé de partir pour Sorata, un petit village a deux heures et demi de La Paz en direction du Pérou. A midi, une fois toutes les formalités administratives remplies, Cristian a enfin pu prendre le volant de (l’immonde) jeep dorée qu’on avait loué pour l’occasion (il n’y avait plus qu’elle de disponible…). Nous avons alors pris l’autoroute en direction d’El Alto, passage quasi obligé pour sortir de La Paz. Sur la route, quel étonnement de ne voir aucun panneau d’indication, aucune limitation de vitesse, et, encore plus étonnant, quasiment aucun autre véhicule. Mais ce n’est qu’en arrivant au péage d’El Alto que nous avons appris la raison de cette absence temporaire (de véhicules bien sur, pas d’indications) : le bloqueo ! Arrivés au péage, pas moyen de passer. Voitures et camions faisaient demi-tour les uns après les autres. Un policier nous a expliqué la raison de cette grève générale : le prix du transport ayant augmenté, les habitants d’El Alto avaient décidé de manifester leur mécontentement en bloquant l’accès a la ville toute la journée. On nous a annoncé que ça allait durer jusqu'à 18h environ (heure ou la nuit tombe). Nous avons fait demi-tour, un peu sonnés par la nouvelle, puis, décidés a ne pas nous laisser décourager si vite, nous nous sommes mis a parcourir les rues de La Paz a la recherche d’un autre passage. Malheureusement, tous les accès étaient bloqués. Vers 16h, après plusieurs tentatives, nous avons enfin réussi à pénétrer dans El Alto par une voie détournée. Bien mauvaise idée puisque ce que nous ne savions pas, c’est que le blocus s’était déplacé du péage a l’intérieur de la ville. Dans les rues d’El Alto, quelques voitures tournaient désespérément a la recherche d’une issue, mais rien a faire : les rues étaient bloquées par des pierres, des jantes enflammés ou des Bolivien(nes) plus que déterminés. Personnellement, je n’en menais pas large : moi, avec ma tête de gringa (terme péjoratif qui désignait au départ les Américains mais qui s’est étendu a l’ensemble des étrangers, toutes origines confondues), au volant d’une jeep dorée (si si, je conduisais!), perdue dans El Alto bloqué… on a fait plus rassurant. Il faut savoir qu’El Alto est un peu le chantre de l’anti-impérialisme bolivien. L’USAID, agence américaine pour le développement, s’en est faite expulsée l’année dernière, et partout dans la ville on peut lire des slogans pro-Evo Morales (et contre l’incursion de firmes étrangères dans l’économie bolivienne). Finalement, vers 17h30, la nuit tombant, nous avons décidé de redescendre à La Paz… et de rendre la voiture. Vu la dangerosité des routes boliviennes, partir pour Sorata si tard aurait été de la folie !


Petit photo souvenir (pris par le mec de l'agence) avant de lui rendre la jeep...


Le lendemain, après avoir rendu la voiture à l’agence (qui heureusement ne nous a fait payé qu’une journée), nous nous sommes consolés en allant à La Valle de La Luna. Cette vallée, située a une petite heure en micro (nom donné aux transports en commun ici : des camions de toute taille, ancienneté et nationalité, quoique maintenant beaucoup viennent de Chine…) du centre de La Paz, porte bien son nom : elle ressemble vraiment a des paysages lunaires. L’érosion a donné naissance a d’étranges formes pierreuses entre lesquelles, moyennant le paiement d’un droit d’entrée au site, il est possible de se promener. Ca m’a beaucoup rappelé la Valle de la Muerte a San Pedro de Atacama au Chili : hyper aride, hyper dépaysant… et hyper beau !


Mardi soir, après mes aux-revoirs avec Cristian et Juan Luis qui repartaient au Chili, je suis allée m’installer chez Daniel ou devait me retrouver trois jours plus tard Charlotte (partie escalader le Machu Pichu avec les trois amis bretons qui ont quitté Sucre il y a quelques semaines), l’autre Charlotte accompagné de Guillaume, son copain, en visite pour quelques semaines, Coline, Olga, ainsi que Bruno et son pote Olivier. J’ai profité de ces trois jours de calme pour bosser mes ateliers et assister a un cycle de conférences sur les avancées du processus de changement en Bolivie (réforme de l’Etat, réforme constitutionnelle, nationalisation des hydrocarbures, adaptation du multiculturalisme dans la pratique…).


L’événement était organisé par l’Alliance française en partenariat avec le musée d’ethnographie et de folklore de La Paz. Du coup, plusieurs chercheurs français, dont certains m’avaient servi à rédiger mon mémoire sur la Bolivie il y a deux ans, étaient invités ! Ca m’a fait plaisir de remettre le pied dans le monde de la recherche et de la politique, mais je n’ai toujours aucun regret de l’avoir abandonné. Chacun son truc. Pour le moment j’ai besoin de concret, c’est comme ca !




Pourquoi donc tout ce beau monde me rejoignait-il a La Paz ? Pour aller assister, le dimanche 21 juin au matin, au « wilkakuti » (nouvel an aymara) sur les ruines de Tiwanaku, ancienne cité préhispanique, et même pré-incaique située dans les environs du lac Titicaca. En effet, pour les indiens de l’Altiplano, le solstice d’hiver concorde avec le commencement d’une nouvelle année agricole. A cette occasion, ils ont coutume de se rassembler face a la célèbre Puerta del Sol pour y recevoir les premiers rayons du soleil (et capter l’énergie astrale !) Cette année, les aymaras entraient dans l’an 5517 de leur calendrier !


Nous sommes partis de La Paz le samedi après midi, a 12 dans un minibus loué pour le week-end. En chemin, la police nous a distribué des masques destinés à éviter une éventuelle contagion de grippe porcine, que nous avons tous enfilés en riant, pour les retirer quelques mètres plus loin. A notre arrivée a Tiwanaku, ce sont d’abord des dizaines de mètres d’étalages de bonnets, écharpes, bas, gants et autres vêtements chauds a vendre qui nous ont accueillis. Au solstice d'hiver, c’est bien connu, le problème, c’est le froid ! La nuit, la température descend en dessous de - 6 degrés (ça c’est la température enregistrée le matin, au lever du soleil, quand ça commence doucement a se réchauffer). Du coup, pour tenir le coup, les Boliviens s’emmitouflent le plus chaudement possible, puis dansent et boivent toute la nuit. Pour ma part, après quelques té con té (thé de cannelle avec du Singani, un délice) et pas de danse sur la place centrale, je suis retournée au camion dormir quelques heures. A 6h, tout le monde debout ! Duvets sur le dos, nous sommes partis en direction des ruines. La bas, les mains levées face à l’aurore, des centaines de Boliviens étaient la pour accueillir le soleil. Devant la foule, les leaders indigènes procédaient a des rituels : sacrifices de lamas, incantations… même si l’on ne voyait pas grand-chose, l’émotion y était !



Avant de rendre le minibus, nous sommes allés déguster quelques truites sur les berges du Lac Titicaca (la truite est quasiment le seul poisson consommé en Bolivie. C’est un poisson d’eau douce, bien sur…). Nous n’avons vu qu’une petite partie du Lac mais je compte bien y retourner… !


Apres ces dix jours de vacances, il était temps de rentrer à Sucre. Pas question de rater plus longtemps mes ateliers ! En plus, depuis quelques jours nous sommes sur un projet : organiser mi-juillet une « feria alimenticia y de juegos». Qu’est ce que c’est que ca? Heuuu… c’est long à expliquer, ce sera donc pour un prochain billet !

Donnez moi des nouvelles !
Besos a todos, cuidense

Marion







Eva la chirimoya, mon fruit en papier maché
Je mettrais bientot ceux des enfants en ligne

































lundi 8 juin 2009

Cuando Sucre festeja su libertad

Dos semanas pasaron desde el 25 de mayo, gran día para Sucre que festejaba el bicentenario de su querido “Grito de libertad”. En efecto, aquí habría nacido, en 1809, un movimiento de contestación que se habría repercutido en toda América latina hasta desembocar 15 años más tarde en las declaraciones de independencia de todo el subcontinente. Desde hace varias semanas, Sucre estaba preparándose para esa gran fiesta. En todas partes se escuchaba hablar del bicentenario, los sucrenses no paraban de desfilar, y en todos los rincones eran organizados conciertos y exposiciones sobre el tema. Para ser honesta, a veces llegaba a ser un poco cansador: imposible bajar al centro sin encontrarse con un desfile (y con calles cortadas a la circulación, incluso la de los peatones...). Y para turistas no iniciados a las diferencias culturales interétnicas y a los significados de los bailes tradicionales, es triste de decir pero muy rápidamente tuvimos la impresión que todas se parecen.

¡Entre los mejores recuerdos del 25 están la « feria del chocolate », la del chorizo, así como los fuegos artificiales en el estadio! La del chocolate nos hizo bien porque no es nada fácil encontrar buen chocolate aquí. Y además la feria fue la ocasión de descubrir un cereal andino poco exportado: el amaranto. Algo similar a la quínoa, se encuentra en bebidas, sopas, o también como base de deliciosas barras de chocolate. La feria del chorizo tuvo lugar en las alturas de Sucre, en el mirador del cual ya he debido hablar. Al programa/menú: chorizo, cervezas, y conciertos. Consistente como desayuno dominical, pero tan rico…

En la noche, un concierto fue organizado en el estadio. Fuimos demasiado tarde cómo para conseguir sitios frente al escenario donde tenían lugar los conciertos (el cual daba la espalda a los tres cuartos del estadio…). Extrañamente, a pesar de que no veíamos el concierto y que la mitad del estadio estaba en la oscuridad, los escalones estaban llenos de gente! Una cosa es segura: en lo referente a la seguridad, ésta dejaba mucho que desear (permitir que un estadio entero esté lleno mientras no se ve a más de un metro, me pareció loco)…

De todas formas nos quedamos lo necesario para admirar unos fuegos artificiales memorables, ¡los más peligrosos y por ello más bonitos que jamás había visto! Los fuegos despegaban de en medio del terreno, adonde se podían divisar las sombras de los técnicos que corrían con antorchas encendidas en la mano, entre los humos y los petardos ¡Parecía de verdad una escena de guerra! Los fuegos explotaban encima del público sobre el cual, luego, bajaban las cenizas de los cohetes. Personalmente, no recibí nada, ¡pero tuve un buen incremento de adrenalina!

Hace falta que les diga también que dos días antes había realizado uno de mis más grandes deseos: ver a Evoooo (Morales, el presidente de Bolivia, para los incultos). Él estaba en visita oficial en Ravelo, un pueblito a 3horas de Sucre, para rendir homenaje a los héroes de la independencia de Bolivia ¿Por qué Ravelo? Por una parte porque es allá donde nació Juana Azurduy, una india que encabezó los movimientos de guerrilla contra los españoles en 1816. Por otra parte, porque dada la poca consideración que le confieren los habitantes de Sucre, es preferible que no venga a la ciudad misma (los sucrenses le hacen responsable de la pérdida de la « capitalia plena » así como de la muerte de dos habitantes durante los motines que tuvieron lugar en Sucre el ante año pasado).

Tuve mucha suerte de poder ir allá porque conseguí obtener un lugar al ultimo momento en el pequeño camión rentado por los miembros de Ñanta para la ocasión. Su director me había confirmado el día antes que iba a guardar sitios para Charlotte y yo, pero al momento de salir, se dieron cuenta de que el bus era demasiado pequeño como para que cupiéramos todos. Los de Ñanta decidieron dar prioridad a su gente y nos devolvieron el dinero de los pasajes diciéndonos que nos fuéramos. Yo tenía pánico frente a la idea de no ir. Por suerte, las dos Charlotte, que sabían hasta qué punto este viaje contaba para mí, insistieron para que me dejaran subir por lo menos a mí. Ellas, en cambio, se quedaron en la vereda… Nunca podré agradecerles lo suficiente por su gesto.

Desde este episodio, y aunque el viaje con ellos haya resultado bien, prefiero evitar a la gente de Ñanta. Siento al seno de este centro una atmósfera especial. El centro vive del dinero de unos extranjeros y del trabajo de voluntarios con los cuales las relaciones son ambivalentes. A veces se siente que los « ñanteños » tienen ganas de compartir con los extranjeros, y en otros momentos dejan entender a los voluntarios internacionales que siempre permanecerán extranjeros. Por ejemplo, cada vez que el profesor de cultura viene a hablar conmigo, es para decirme que yo no puedo entender lo que me dice porque no nací en Bolivia. Sin importar el origen que tengan, odio a la gente que venera su cultura hasta despreciar la de los demás…
Es importante amar su cultura y ser orgulloso de ella. Eso es, entre otras cosas, lo que permite intercambiar puntos de vista con los demás. Pero si me gusta cuando un boliviano me explica o alaba los meritos de tal o cual tradición, no me gusta que cuando lo hace intente demostrar la superioridad de su cultura. En mi opinión, ninguna cultura vale más que otra ¡Es tomando conciencia de la diversidad, que uno viene a relativizar sus propias creencias y se vuelve más tolerante!

¡En todo caso Ravelo fue genial! En la mañana, al salir de la sala donde habíamos pasado la noche, cuenta no fue nuestra sorpresa al ver el patio de la escuela lleno de soldados en pleno ensayo. Con sus uniformes verdes, amarillos, o rojos, parecían haber salido directamente de un dibujo animado. Hasta fui a Internet para comparar sus uniformes con los de los soldados franceses durante la primera guerra mundial… y no queda duda: ¡hay mucha similitud! Francia ha tenido mucha influencia en Bolivia, en particular sobre su construcción como nación, y no sería extraño que los militares se hubieran inspirado de uniformes franceses para crear los suyos.

¡Evo Morales llegó al mediodía en helicóptero! Después de haber pasado revista a las tropas, se subió al escenario para observar al desfile organizado en su honor. El desfile valía la pena porque además de los cuerpos profesionales « habituales » (médicos, maestros, estudiantes de todos tipos…), ¡había también muchos campesinos venidos de toda la región para desfilar delante de su presidente! Vestidos de forma tradicional, desfilaron al son de los sicuris y otros instrumentos andinos. Algunos alzaban la wiphala, la bandera de los pueblos indígenas.

Después de los desfiles, Morales hizo un largo discurso muy emocionante donde fustigó al neoliberalismo y dio cuenta de los avances de sus reformas. En un pequeño pueblo como Ravelo, se traduce por la llegada de un tractor o la construcción de nuevas infraestructuras… esas pueden parecer pequeñas cosas pero allá vale más que todos los discursos.
La semana siguiente llegaba Bruno que empezaba sus seis meses de viaje por América latina con unos días conmigo. Fui a buscarle a La Paz y decidimos pasar el fin de semana allá. Nos alojamos en casa de Daniel, él que había alojado a Mickael, Assia, Charlotte y yo a nuestra llegada a Bolivia hace dos meses y medio. Nos recibió de nuevo como reyes. Volvimos a hablar de software libre y terminó por convencerme de instalar Ubuntu en mi computador. Me falta aprender a utilizarlo, pero estoy motivada (sólo estoy esperando tener Internet en mi cesión Ubuntu para dejar de volver a Windows cada vez que quiero conectarme).
El fin de semana estuvo bien. El viernes paseamos en el barrio mercantil de La Paz (calles y calles llenas de mercancías de todo tipo y de alimentos nuevos para probar). Por fin fuimos al « mercado de las brujas », la parte donde se encuentran las tiendas de pociones, amuletos y otros remedios extraños para resolver todo tipo de problemas (desde la cirrosis hasta la pena de amor… ¡todo se cura!). Desgraciadamente (o por suerte), no compramos nada mágico ¡Lo único que adquirimos fue un pequeño llavero en forma de gorro peruano, para que la dueña de la tienda nos dejara tomar una foto!

Casi lo olvido: ¡en el camino del mercado, nos encontramos con un club de tenis de mesa! No pude resistir en entrar… e hice bien: su responsable nos invitó a volver el día siguiente para participar de un torneo. Volvimos en la tarde y nos encontramos cada uno en un grupo de cuatro o cinco jugadores. A pesar de que fuimos eliminados desde la primera vuelta, aquellos simpáticos jugadores nos invitaron a volver a visitarles, y dada su acogida, pienso mucho en aprovechar mis días en La Paz la próxima semana para jugar unos partidos con ellos.

El domingo por la noche tomamos el bus para Sucre donde llegamos el lunes, día del cumpleaños de Bruno y de mi taller de cocina con las mamás. En Bolivia, según la tradición, el que cumple debe sumergir la cara en un gran pastel de crema, y yo había prometido a las mamás iniciar Bruno en la tradición durante el taller. Francamente, puedo decir que honró la tradición (hasta lo hizo mejor que un verdadero boliviano porque puso toda su cara en el pastel. Ahora bien, he aprendido que la mayor parte del tiempo los bolivianos no remojan más que su boca).
Mañana empieza el fin de semana y vamos a acampar con amigos al cráter de Maragua, un « hueco perdido » en las montañas a unas horas de autobús y caminata de Sucre. Luego, el próximo martes, volveremos a La Paz. De allá, Bruno irá en dirección de Perú, donde debe encontrarse con un amigo, y yo tomaré un bus para Arica, en Chile, donde tengo que juntarme con Cristian y Macarena, dos amigos chilenos que encontré el primero en Salamanca en Erasmus hace cuatro años, y la otra en Bilbao el año pasado cuando trabajaba en el consulado de Francia. Lo previsto: playas, visitas, reencuentros, y luego partida para La Paz, ciudad que quieren visitar sin falta! Pequeño problema: todavía no sé si voy a poder dejar Bolivia porque mi pasaporte lo tienen los de la migración, y han previsto guardarlo dos meses, el tiempo necesario para editar mi visa. He presentado una solicitud excepcional de préstamo de pasaporte ante los servicios migratorios pero no sé si vaya a funcionar… ¡todo dependerá de la buena voluntad de los aduaneros en La Paz! A lo peor, me quedaré en La Paz y esperaré tranquilamente a Macarena y Cristian en casa de Daniel…

Bueno…Como pueden darse cuanta (y aunque empezó a hacer frío estos últimos días), ¡todo sigue yendo a pedir de boca bajo el sol de Sucre, y parece que va a continuar!
Muchos besos a todos. Cuídense
Marionnetta

vendredi 5 juin 2009

Un vent de liberté souffle sur Sucre












Deux semaines ont passé depuis le 25 mai, grand jour pour Sucre qui fêtait le bicentenaire de son cher “Grito de libertad”. En effet, c'est ici que serait né, en 1809, un mouvement contestataire qui se serait répercuté dans toute l'Amérique latine jusqu'à déboucher 15 ans plus tard sur les déclarations d’indépendance dans tout le sous-continent. Depuis plusieurs semaines, Sucre se préparait pour cette grande fête. Partout on entendait parler du bicentenaire, les défiles n'en finissaient pas, et aux quatre coins de la ville des concerts et des expos étaient organisés autour de ce thème. Pour être honnête, ça en devenait même un peu fatigant parfois : impossible de descendre en ville sans tomber sur un défilé (et sur des rues coupées à la circulation, y compris la circulation des piétons...). Et puis pour des touristes non initiés aux différences culturelles interethniques et aux significations que peuvent avoir les danses traditionnelles, c'est malheureux à dire mais sans explications on se lasse vite.







Parmi les meilleurs souvenirs du 25 mai : la « feria del chocolate », celle du chorizo, ainsi que le feu d’artifice au stade ! Les ferias sont des foires organisées autour d’un thème. Celle du chocolat nous a fait du bien car il n’est pas facile ici de trouver du bon chocolat. Et puis la feria a été l’occasion de découvrir une céréale andine peu exportée : l’amaranto. Semblable a la quinoa, on la retrouve dans des boissons, dans des soupes, ou encore comme base de délicieuses barres chocolatées ! La feria du chorizo, elle, se tenait sur les hauteurs de Sucre, au mirador dont j’ai déjà dû parler. Au programme/menu : chorizo, bières, et concerts. Costaud comme petit-déjeuner dominical, mais tellement bon…
Le soir, un concert était organisé au stade. Nous y sommes allés trop tard pour avoir des places face à la petite scène où avait lieu le concert (qui tournait le dos au trois quarts du stade…). Etrangement, malgré le fait qu’on ne voyait pas le concert et que la moitié du stade était dans le noir, les gradins étaient pleins ! Et niveau sécurité, ça laissait à désirer (laisser un stade entier se remplir alors qu’on y voit pas à 3 mètres, c'est de la folie)…







Nous sommes quand même restés assez longtemps pour assister à un feu d’artifice mémorable: le plus dangereux mais aussi le plus beau que j’ai jamais vu ! Les feux décollaient du milieu du terrain ou on pouvait apercevoir les techniciens en train de courir, torches en main, au milieu des fumées et des pétards. On aurait vraiment dit une scène de guerre ! Les feux d’artifice explosaient au-dessus du public sur lequel redescendaient ensuite les cendres des fusées. Personnellement, je n’en ai pas reçues, mais j’ai eu une bonne montée d’adrénaline !

Il faut aussi que je vous raconte que deux jours plus tôt j’ai réalisé un de mes vœux les plus chers : voir Evoooo (Morales, le président de la Bolivie, pour les incultes). Il était en visite officielle à Ravelo, un petit village a 3h de Sucre, pour rendre hommage aux héros de l’indépendance de la Bolivie. Pourquoi Ravelo ? D’une part parce que c’est la qu’est née Juana Azurduy, une indienne qui fut à la tête des mouvements de guérilla contre les espagnols en 1809. D’autre part parce que vu le peu d’estime que lui portent les habitants de Sucre, il est préférable qu’il n’y vienne pas (les Sucrenses le rendent responsable de la perte de la « capitalia plena » ainsi que de la mort de deux habitants lors des émeutes qui eurent lieu a Sucre l’année passée).

J’ai eu beaucoup de chance de pouvoir y aller car j’ai réussi à obtenir une place au dernier moment dans le petit bus loué par les membres de Ñanta pour l’occasion. Son directeur m’avait confirmé la veille qu’il y aurait des places pour Charlotte et moi, mais au moment de partir, les "ñantais" se sont rendus compte que le bus était trop petit pour que nous y rentrions tous. Ils ont bien sur décidé de donner la priorité aux gens de Ñanta et nous ont rendu l’argent des billets en nous disant de rentrer chez nous. J’étais paniquée à l’idée de ne pas partir. Heureusement, les deux Charlotte, qui savaient à quel point ce voyage comptait pour moi, ont insisté pour qu’ils me laissent monter au moins moi, et ca a marché. Elles, par contre, sont restées sur le trottoir… Je ne les remercierai jamais assez de leur geste.

Depuis cet épisode, et même si le voyage avec eux s’est bien passé, je préfère éviter les gens de Ñanta. Je ressens au sein de ce centre une ambiance particulière. Le centre vit de l’argent de quelques étrangers et du travail de volontaires avec lesquels les relations sont ambivalentes. Parfois on sent que les « ñantais » ont envie de partager avec les étrangers, à d’autres moments ils leur font bien sentir qu’ils resteront toujours des étrangers. Par exemple, à chaque fois que le prof de culture du centre est venu discuter avec moi, ça a été pour me dire que je ne pouvais pas comprendre de quoi il voulait parler parce que je n’étais pas née en Bolivie. Quelle que soit leur origine, je déteste les gens qui en viennent a vénérer leur culture au point de mépriser celle des autres…
Il est important d’aimer sa culture et d’en être fier, cela me semble entre autres une condition prealable a tout echange, mais si j’aime quand un Bolivien m’explique telle ou telle tradition, je n’aime pas quand il se met a essayer de me démontrer combien ses traditions sont meilleures que les miennes. Selon moi, aucune culture ne vaut plus qu’une autre et c’est bien ce qui fait la richesse de la diversité. C’est en prenant conscience de la diversité qu’on en vient à relativiser ses propres croyances et à être plus tolérant !

En tout cas Ravelo, c’était super ! Le matin, au sortir de la salle de classe ou nous avions passé la nuit, quelle ne fut pas notre surprise de voir la cour de l’école remplie de soldats en pleine répétition. Avec leurs uniformes verts, jaunes ou rouges, ils paraissaient tout droit sortis d’un dessin animé. Je suis même allée sur Internet comparer leurs tenues à celles des soldats français de la première guerre mondiale… et pas de doute : ressemblance il y a ! La France ayant beaucoup influencé la construction de la Bolivie en tant que nation, il ne serait pas étonnant que les militaires se soient inspirés d'uniformes français pour créer les leurs… mais comme je ne suis sure de rien, je prefere vous laisser juger par vous-même en regardant les photos.

Evo Morales est arrivé vers midi, en hélicoptère. Apres avoir passé les troupes en revue, il est monté sur la scène pour assister au défile prévu en son honneur. Le défilé valait la peine car en plus des corps de métiers « habituels » (médecins, maîtres, apprentis en tout genre…) il y avait également beaucoup de paysans venus des quatre coins de la région pour défiler devant leur président ! Vêtus de manière traditionnelle, ils défilaient au son des sicuris (flûtes de pan) et autres instruments de musique andin, certains brandissant la whipala, le drapeau des peuples indigènes.

Apres les défilés, Morales a fait un long discours très émouvant ou il fustigeait le néolibéralisme et rendait compte des avancées de ses réformes. Dans un petit village comme Ravelo, ça se traduit par l’arrivée d’un tracteur ou la construction de nouvelles infrastructures pour le village… et cela a beau sembler de petites choses, pour les habitants ce qu'ils observent autour d'eux est ce qui compte le plus.







La semaine suivante arrivait Bruno, qui débutait ses six mois de congé sabbatique en Amérique latine par quelques jours en Bolivie avec moi ! Je suis allée le chercher à La Paz ou nous avions décidé de passer le week-end. Nous étions hébergés chez Daniel, celui qui m’avait déjà logé à mon arrivée il y a deux mois et demi. Il nous a de nouveau reçus comme des rois. Nous avons encore discuté de software libre et il a fini par me convaincre d’installer Ubuntu sur mon ordinateur ! Il me reste à apprendre à m’en servir, mais la motivation est là (j’attends simplement d’avoir Internet sur ma cession Ubuntu pour arrêter de retourner sous Windows chaque fois que je veux me connecter)!







Le week-end s’est hyper bien passé. Le vendredi nous nous sommes promenés dans le quartier marchand de La Paz (des rues et des rues remplies de marchandises en tout genre et d’aliments inconnus à goûter). Nous sommes enfin allés voir le « marché des sorcières », c'est a dire la partie du marché qui abrite les boutiques de potions, amulettes et autres remèdes étranges destinés à résoudre tout type de problème (de la cirrhose au chagrin d’amour… tout se soigne !). Malheureusement (ou heureusement), nous n’avons rien acheté de magique, juste un porte clé en forme de bonnet péruvien mais c’était pour que la mamita qui tenait la boutique nous laisse la prendre en photo !







J’allai oublier : sur le chemin du marché, nous sommes tombés sur un club de tennis de table ! Je n’ai pas pu m’empêcher d’entrer… et j’ai bien fait : son responsable nous a invités à revenir le lendemain pour participer à un tournoi. Nous nous sommes retrouvés le lendemain après-midi à jouer chacun dans une poule de quatre ou cinq joueurs. Malgré le fait que nous ayons été éliminés des le premier tour, ces gentils pongistes nous ont invités à revenir, et vu leur accueil, je compte bien profiter de mes quelques jours a La Paz la semaine prochaine pour retourner échanger quelques balles!







A la fin du week-end nous avons repris le bus pour Sucre ou nous sommes arrivés le lundi, jour de l’anniversaire de Bruno et de mon atelier de cuisine avec les mamans. En Bolivie, la tradition veut que celui dont c’est l’anniversaire plonge la tête dans un gros gâteau à la crème, et j’avais promis aux mamans d’initier Bruno à la tradition pendant l’atelier. Franchement, je dois dire qu’il a fait honneur a la tradition (je dirai même qu’il a fait mieux qu’un vrai Bolivien car il a plongé la tête entière dans le gâteau, or j’ai appris par la suite que le plus souvent les Boliviens n’y trempent que la bouche) !







Voila voila… demain c’est le début du week-end et nous partons camper avec des amis au cratère de Maragua, un « trou perdu » dans les montagnes à quelques heures de bus et de marche de Sucre. Mardi prochain nous repartirons a La Paz. De là, Bruno prendra la direction du Pérou ou il doit retrouver un ami, et moi je prendrai le bus pour Arica, au Chili, ou je dois retrouver Cristian et Macarena, deux amis chiliens rencontrés le premier à Salamanque en Erasmus il y a 4 ans, l’autre à Bilbao l’année dernière pendant mon stage au consulat de France. Au programme plage, visites, retrouvailles, puis départ pour La Paz qu’ils veulent absolument visiter ! Petit hic : il n’est pas sûr du tout que je puisse quitter la Bolivie car mon passeport est actuellement entre les mains de la migration, qui a prévu de le garder deux mois, le temps d’éditer mon visa. J’ai présenté une demande exceptionnelle de prêt de passeport auprès des services migratoires mais je ne sais pas du tout si cela va fonctionner… tout dépendra du bon vouloir des douaniers de La Paz ! Au pire, je resterai à La Paz à attendre tranquillement Macarena et Cristian chez Daniel…







Voila voila…Comme vous le voyez (et même s’il a commencé a faire un peu froid ces derniers jours), tout va toujours pour le mieux sous le soleil de Sucre, et c’est bien parti pour durer !
Muchos besos a todos. Cuidense






Marionnetta