Ça y est, de retour du Chili! Expérience inoubliable pour moi qui rêvait depuis si longtemps de visiter ce pays. Finalement, le plan voiture est tombé a l'eau : la route jusque Santiago est très longue et ses paysages pas exceptionnels, cela aurait couté cher et nous avions trop peu de temps pour que ça vaille la peine. Du coup, on a bien profité des quelques villes qu'on a visité et on a pris le temps de se laisser guider par nos amis chiliens. Voici le récit de ces 15 jours.
Charlotte et moi sommes parties le 13 aout de Sucre pour La Paz. La bas, une fois nos passeports en poche, nous avons pris le bus pour Arica, ou nous devions rejoindre Juan Luis, un ami de Cristian avec qui j'avais déjà passé plusieurs jours a La Paz en juin. Le trajet La Paz- Arica, connu pour ses paysages a couper le souffle, mérite sa réputation. On traverse le parc national de Sajama, puis la province chilienne de Parinacota, qui héberge le lac Chungara, un des plus hauts du monde (environ 4500m). Depuis le poste de douane, on a une vue imprenable sur le lac ainsi que sur le volcan Parinacota qui le borde...
Le passage de la douane, que nous redoutions par habitude, s'est bien passé (nous nous souviendrons quand même avec émotion de la mimolette envoyée par la maman de Charlotte, que nous avons préféré jeter avant les contrôles, de peur qu'on nous colle une amende... heureusement, le saucisson, lui, est miraculeusement passé).
Nos premières minutes au Chili n'ont pas été des plus agréables. A peine arrivées a Arica, alors que Charlotte était partie acheter a manger et m'avait laissé en pleine lecture du guide du Chili, un inconnu s'est approché de la table a laquelle j'étais installée et a dérobé le sac a dos de Charlotte, qui contenait son passeport, ses lunettes de vue et sa caméra vidéo... la vraie grosse tuile...
Juan Luis, arrivé quelques secondes après les faits, nous a tout de suite conduit au poste de police pour déclarer le vol. Ensuite, nous avons appelé le consulat de France a Santiago pour savoir ce que Charlotte devait faire. Après maintes démarches (qui lui ont valu de passer un bon bout de temps dans les administrations), elle a finalement réussi a obtenir un passeport provisoire a Santiago, qui lui a permis de revenir en Bolivie. Le problème est a présent de savoir comment rentrer en France, car notre avion prévoit de faire escale aux États Unis, lesquels exigent de posséder un passeport biométrique, ou a défaut, une autorisation spéciale qui nécessite plusieurs semaines pour l'obtenir. Elle est donc obligée de recommencer les démarches pour obtenir un nouveau passeport biométrique et un nouveau visa... ce qui est tout sauf évident depuis l'étranger. Bref, l'arrivée a Arica, on s'en souviendra...
Nous sommes restées trois jours a Arica dans la famille de Juan Luis. Sa sœur et son beau-frère, chez qui il habite, tiennent deux restaurants. Nous avons donc profité du samedi pour aller y déguster nos premiers plats de fruits de mer et poissons. Après cinq mois de quasi abstinence totale de produits de la mer (la Bolivie n'y ayant pas accès, on y mange très peu de poisson, ou uniquement du poisson d'eau douce, le plus souvent de la truite), au Chili, nous nous sommes bien rattrapées. De fait, je ne pensais pas qu'on y mangeait autant de poisson! Parmi mes meilleurs souvenirs : l'espadon, la sole, la truite, les moules (bien plus grosses que celles qu'on connaît) et le crabe. Parmi les moins bons, les oursins, mais il faut dire que quand on nous les a servis, nous avions déjà englouti trois assiettes de poissons marinés dans du jus de citron et mon estomac menaçait d'exploser.
A Arica, nous avons également visité le musée Azapa, un musée archéologique parmi les plus beaux du Chili, célèbre pour ses impressionnantes momies incas. Puis nous avons passé le dimanche en compagnie de Don Guillermo, le chef de Juan Luis, que nous avons retrouvé dans un parc de la ville rempli de parrillas (grilles de barbecue géantes) en libre service et de tables pour pique niquer. On a mangé et bu toute l'après midi et j'ai enfin pu déguster le pastel de choclo dont je rêvais... succulent (c'est un gâteau a base de viande de bœuf moulue, agrémentée d'œuf dur et d'olives et recouverte de maïs sucré. Un vrai délice. (pour les lillois curieux, il fait partie de la carte du Pueblo, restaurant chilien situé dans une rue perpendiculaire a la rue de Béthune, derrière le passage 57).
Après Arica, nous sommes descendues a Iquique. La bas, quelle ne fut pas notre surprise d'être accueillies par Charlotte qui nous attendait depuis pas moins de 12 heures dans la station de bus, sans un sou en poche et la faim au ventre. Arrivée dans la nuit, elle n'avait pas réussi a contacter l'ami qui devait l'héberger... A Iquique, nous avons logé chez Manuel, un ami de Macarena, (amie chilienne rencontrée en Espagne), qui en plus de nous offrir un toit, nous a servi de guide pendant ces trois jours. Il nous a d'abord emmené au port assister a l'arrivée des bateaux de pêche et a la vente du poisson sur la criée, puis a un mirador édifié en souvenir de la bataille d'Iquique, perdue par le Chili dans les premières années de la guerre du Pacifique. Le mirador est situé sur les hauteurs du bord de mer, face a l'emplacement de l'épave de l'Esmeralda, bateau chilien coulé par un blindé péruvien, le 21 mai 1879. C'est au terme de cette guerre (1879-1884) gagnée par le Chili, que la Bolivie a perdu son accès a la mer... ce qui explique le froid qui persiste entre boliviens et chiliens qui en plus de vivre dans deux pays aux modèles sociaux complètement différents, continuent de se regarder en chien de faïence a cause du conflit marin. Les boliviens en veulent aux chiliens de les avoir privés de littoral, et ces derniers n'aiment pas trop les boliviens non plus, qu'ils accusent de venir leur voler leur travail...
Ensuite, nous sommes allés voir l'école Santa Maria, qui fut le théâtre d'un massacre en 1904. A l'époque, le Chili tirait une bonne partie de ses ressources de l'exploitation des mines de salpêtre dans le nord du pays. Mais les ouvriers chiliens étaient exploités par leurs patrons, le plus souvent des étrangers venus faire fortune au Nouveau Monde. Un jour, quelque 20 000 ouvriers sont montés a Iquique pour réclamer de meilleures conditions de vie. Un général local les a fait patienter dans cette école avant d'envoyer les militaires les massacrer. Au total, 3000 ouvriers sont morts. Les peintures murales sur la façade de l'école maintiennent vivant le souvenir du massacre afin que pareille horreur ne se reproduise jamais.
Le lendemain jeudi nous sommes allées visiter Humberstone, ancienne ville construite autour des mines de salpêtre et abandonnée dans les années 60, quand leur exploitation a définitivement cessée d'être rentable. Le nitrate de soude du Chili a servi d'engrais naturel dans le monde entier pendant plus d'un siècle, jusqu'à ce qu'on lui substitue un engrais industriel moins couteux a produire et de rendement équivalent.
Humberstone parait figée dans le temps. Le climat sec du nord du Chili (qui héberge également le désert le plus aride au monde) aide a la conservation des édifices de cette ville abandonnée en plein désert. On peut visiter sa piscine, son hôtel, son marché, son théâtre, les habitations des ouvriers, et bien sur l'usine ou on transformait le salpêtre en nitrate de soude. Mais qu'on ne s'y trompe pas, les conditions de vie des ouvriers y étaient inhumaines et le contrôle social sur eux était total. Preuve en est les bons qu'ils recevaient en guise de salaire, qui leur permettaient d'acheter de quoi se nourrir dans les boutiques du village, dont les prix augmentaient au gré du “seigneur” Humberstone, édificateur et maitre de sa ville (et de ses ouvriers)...
De retour d'Humberstone, nous avons pris congé de Manuel et de sa famille et sommes parties pour Santiago. Après 23h de bus quasiment sans arrêts, nous avons retrouvé Cristian au terminal de bus. Après nous être installées à l'hôtel, nous l'avons rejoint chez Carlos, un de ses amis, dont c'était l'anniversaire. Nous avons passé une très bonne soirée mais j'étais fatiguée du voyage et après quelques verres de piscola (pisco+coca cola) je suis rentrée dormir.
Le lendemain, nous avons passé la matinée au consulat de France afin de lancer les démarches de passeport provisoire de Charlotte. Ensuite, nous sommes allées découvrir Bellavista, un quartier étudiant de Santiago plein d'édifices anciens aux couleur vives et de bars de toutes sortes. Cette fois la, nous y allions afin de visiter la Chascona, une des trois maisons de Pablo Neruda qui partageait son temps entre Santiago, Valparaiso et Isla Negra.
Poète célèbre dans le monde entier, la vie de Neruda fait vraiment rêver. Des ses 24 ans, il s'est vu confier des postes consulaires un peu partout dans le monde et a passé plusieurs dizaines d'années a l'étranger. Amoureux des objets, il a rapporté de ses voyages des dizaines d'œuvres d'art et d'objets insolites, qu'il a répartit entre ses trois maisons... Dans chaque maison, sa passion pour la mer, les femmes, et le vin rouge habitent les lieux. Proues de navire, bateaux dans des bouteilles, fenêtre en forme de hublot, lit tourné vers l'océan, galets incrustés dans le sol, collections de coquillages du monde entier...la plupart des objets rappellent l'océan. On trouve également dans chacune d'entre elles un bar et des dizaines d'objets qui témoignent de son amour pour Mathilde, sa troisième épouse et la femme de sa vie.
Le soir, après un tour a La Piojera, un café populaire parmi les plus anciens de Santiago, nous sommes parties pour Rancagua, ou vivent Cristian et sa maman. Pendant trois jours, cette dernière nous a chouchouté. Bonne cuisinière, elle a mis les petits plats dans les grands et nous avons passé une bonne partie du temps attablées... Parmi les “must de Rancagua”: le “pan amasado”, un pain de fabrication artisanale, le pebre, sauce a base de citron, tomate, oignon et coriandre, délicieux avec un peu de pain en apéro, le ceviche, plat typique du Pérou également très consommé au Chili, (il s'agit de poisson cru mariné dans du jus de citron vert avec des oignons et du coriandre), les artichauts, et pour finir les cholgas, moules beaucoup plus grosses que celle qu'on connait dans le nord.
Le week-end-end end, nous sommes allées visiter les environs de Rancagua. Si Rancagua “ne casse pas des briques”, les petits villages qui l'entourent, eux, valent le détour. Perdus dans les montagnes, on y voit encore des huasos, l'équivalent chilien des gauchos argentins. Ces derniers portent un “chamanto”, sorte de poncho réalisé au départ avec des fils de soie, et à présent quasi exclusivement en laine de mouton. Sur la route, nous nous sommes arrêtés a Doñihue, petit village réputé pour sa communauté de tisserandes et son “chacoli”, vin local originaire du pays basque. Là bas, une charmante “Doñihuenne” nous a invité à entrer chez elle pour nous montrer sa salle de tissage. Sortie de sa maison, nous n'avons eu qu'à traverser la rue pour atterrir chez un producteur de chacoli qui s'est empressé de nous servir une généreuse rasade de chacoli a chacun, suivie d'un verre de chicha cru, puis de chicha cuite, pour terminer par l'eau de vie, autre spécialité du coin... sa stratégie a marché : nous sommes repartis avec plusieurs bouteilles chacun...
Le lundi, nous sommes allées passer la journée a Santiago. Là bas, nous avons été voir la plaza de Armas, sur laquelle Marie et moi nous sommes fait lire le tarot. C'était ma première fois, et je dois dire que la voyante m'a paru plutôt douée (de là à croire en ses dons, il me reste de la marge, mais il faut reconnaitre que ses propos rassurants mettent de bonne humeur) Ensuite, nous nous sommes dirigées vers La Moneda, palais présidentiel dans lequel Salvador Allende s'est donné la mort le 11 septembre 1973, quelques heures après le coup d'état de Pinochet. Moment émouvant pour une nostalgique des idéaux de l'époque comme moi...
Nous avons ensuite passé plusieurs heures au “Mercado de las Flores”, à dévaliser ses marchands de pierres, perles et fils de toutes les couleurs, Marie pour fabriquer des bijoux en fil de fer et moi en macramé. J'ai commencé a faire des boucles d'oreille pendant le voyage et me suis empressée d'aller me faire percer les oreilles a mon retour a Sucre. Je dois à présent attendre que mes oreilles cicatrisent pour enfiler mes premières créations.
Le lendemain mardi, nous avons pris congé de Rancagua et sommes retournées passer la journée a Santiago, d'où nous avons pris le bus pour Valparaiso en fin d'après midi. Là bas, nous nous sommes installées chez Caroline, que j'avais accueillie a Sucre quelques semaines plus tôt en même temps qu'Antoine, son cousin et un ami d'enfance de mon frère. Caroline terminait son séjour d'un an a Valparaiso. Sa colocation, située sur les hauteurs de Valparaiso (Valpo pour les intimes) était une vraie “maison bleue adossée a la colline”. Baptisée “la Grande Familia” par ses habitants, elle était tout le temps pleine d'amis ou de voyageurs de passage, avec lesquels nous avons bien sympathisé.
Valparaiso, c'est mon coup de cœur du Chili. Cette ville, avec ses multiples collines, sa baie géante, son port de pêche, ses maisons colorées et ses graffitis par centaines, méritent sa réputation de “ville la plus belle du Chili”. La visite de la carcel, une ancienne prison reconvertie en musée a ciel ouvert, m'a laissé un souvenir impérissable. Même si notre guide auto-proclamé, un soi-disant “ancien détenu ayant réussi a s'évader” nous a laissé avec de gros doutes quant à la véracité de son témoignage personnel, il nous a offert une visite des lieux tout a fait appréciable. Le plus impressionnant reste les graffitis qui recouvrent les murs de la prison.
Le jour suivant, nous avons visité La Chascona (deuxième maison de Neruda), fait le tour de la baie à bord d'une navette de tourisme et nous sommes baladé dans les collines sur lesquelles est construite Valparaiso...
Le vendredi soir, alors que Marie partait rejoindre les Charlottes a Santiago, je suis restée une nuit de plus chez Caroline afin de me rendre le lendemain à Isla Negra, petit village à une heure et demi de Valparaiso qui abrite la troisième (et dernière) maison de Neruda. Celle ci est tout ce qu'il y a de plus romantique. Construite face a la mer, sa structure s'apparente fortement a celle d'un bateau et comme dans les autres maisons, sa décoration intérieure est largement inspirée de la mer. A l'extérieur de la maison, Pablo et Mathilde sont enterrés face a l'océan.
Après ma visite d'Isla Negra, j'ai repris le bus pour Santiago, où m'attendait Charlotte-lunettes. Marie et Charlotte-frisette étaient parties le matin pour l'Argentine, où elles avaient décidé de voyager ensemble quelques jours. Après une dernière nuit a Santiago, Charlotte et moi avons pris l'avion le dimanche matin pour Arica. La bas, nous avons retrouvé Juan Luis qui nous a emmené passer note dernier après midi de vacances à la plage. Le lendemain matin, nous avons repris le bus pour La Paz, où nous sommes arrivées juste a temps pour sauter dans un bus pour Sucre.
A notre arrivée à l'appartement d'Ayni le mardi matin, je n'ai pas défait mon sac. Au contraire, j'ai rassemblé toutes mes affaires pour partir m'installer dans un nouvel appartement où je vais rester un mois et demi. Philly, une anglaise qui vit a Sucre, cherchait quelqu'un pour garder sa maison et s'occuper de Mogi et Puki, ses deux chats. Moi je commençais a me sentir a l'étroit a Ayni et en avait marre de vivre loin du centre et sur mon lieu de travail... j'ai donc sauté sur l'occasion! C'est mon premier appartement “pour moi toute seule” et je m'y sens tellement bien que j'en suis presque à renier mes bonnes paroles sur la collocation Mais il faut dire que je ne suis pas vraiment seule : Zéro et Don, anglais pour le premier, australien pour le second, partagent un grand patio avec moi. De plusieurs dizaines d'années mes ainés, ils ont cette tranquillité d'esprit qui me manque souvent. Zéro est administrateur de site web et gère les blog de ses clients anglais depuis la Bolivie. Don est en mode “voyage prolongé” et a décidé de s'arrêter quelques temps a Sucre pour profiter de sa douceur de vivre. Il ne parle pas bien espagnol: j'ai donc été obligée de me mettre a l'anglais. Je me débrouille comme je peux mais j'ai souvent honte en m'écoutant. Je lui parle de mes projets d'aller passer quelques semaines dans un pays anglophone, et il me conseille sur les destinations.
Puki et Mogi sont les deux chats les plus affectueux que je connaisse. Grâce a eux je ne dors jamais seule et ai cessé de me moquer des gens qui collectionnent les clichés de leurs animaux. Je garde toujours mon appareil a portée de main à la maison et mettrai bientôt leurs photos en ligne.
Ce week-end-end end Sucre célèbre l'entrée de sa vierge, la vierge de Guadalupe. Depuis plusieurs jours les festivités se préparent. Les boliviens adorant les défilés, ceux qui veulent, moyennant quelques pesos, peuvent s'inscrire avec leurs amis et y participer. A priori, l'interminable colonne va faire le tour de la ville en dansant (et buvant)... ça promet d'être amusant.
Cette semaine je n'ai pas animé beaucoup d'ateliers car une des deux bibliothèques dans laquelle je suis censée aller est fermée. La mairie refusant d'y nommer un bibliothécaire, le seul moyen pour faire pression sur la municipalité afin qu'elle se rende compte de l'utilité du lieu a été de le fermer. Ce n'est pas plus mal : ça me laisse le temps de préparer mes interventions.
Cette semaine mon atelier avec les mamans a été catastrophique. J'avais pourtant testé toutes mes recettes d'omelettes la semaine précédente, jusqu'à frôler l'overdose d'œufs. Malheureusement deux imprévus sont venus gâcher mes efforts : la coupure d'eau et les poêles en aluminium.
En ce moment les coupures d'eau sont fréquentes a Sucre, surtout dans les quartiers périphériques où les habitants sont obligés de se lever tôt le matin pour remplir des bidons d'eau qui leur permettront de tenir jusqu'au soir. Le week-end dans l'appartement d'Ayni, il faut souvent prendre son mal en patience pour se laver ou cuisiner (ou avoir recours à l'eau minérale... solution pas vraiment économique s'il en est). Heureusement, dans le centre, cela n'arrive à priori jamais.
Bref, lundi, il n'y avait pas d'eau a Mesa Verde, et j'ai du mener mon atelier tortillas dans des conditions d'hygiène déplorables. Nous avons du abandonner la vaisselle sale dans la bibliothèque, ce qui m'a fait une bonne excuse pour organiser un atelier “nettoyage général” de la cuisine la semaine prochaine. Ensuite, les poêles en aluminium de la bibliothèque, plus collantes que le chewing-gum, ont achevé de transformé mon atelier en mission “sauvetage de tortillas”. Je crois que je vais revoir toutes mes recettes pour les appeler “œufs brouillés”.
Le lendemain, "rebelote" a Villa Armonia: j'ai du mener mon atelier pan-cakes sans eau au robinet. Pour me faire pardonner l'état dans lequel j'ai laissé la cuisine, j'ai fait écrire aux enfants une belle lettre à l'intention de la bibliothécaire et lui ai laissé une bonne dizaine de pan-cakes en échange de la vaisselle...
Le même jour j'ai improvisé un atelier “dessinons la vierge” avec les enfants de Villa Armonia à qui on continue d'enseigner les bons principes bibliques à l'école. Lors des après midi dédiées au soutien scolaire, il n'est pas rare de devoir aider un enfant a chercher de quel couleur étaient les cheveux de Jésus Christ, ou quelles étaient les sept plaies d'Égypte... pour nous qui venons d'un pays où la laïcité s'est érigée en religion d'État, c'est un choc permanent.
Voila, je vais m'arrêter là. Le jeune prof d'espagnol qui m'aidait a corriger mes billets s'étant envolé pour la France mardi dernier (il a été admis comme assistant de langue a Strasbourg!), la traduction de ce billet tardera quelques jours, le temps de trouver un autre professeur disposé à m'aider.
Et vous tous, comment allez vous? Les lillois, comment s'est passée la braderie? Et la rentrée pour les étudiants? Quels sont vos projets pour cette année? Le blog me prend tellement de temps que j'ai un peu délaissé ma boite mail, mais n'hésitez pas à m'envoyer des nouvelles, ces jours ci le calme de mon appartement me laisse plus de temps pour répondre!
Je vous embrasse tous fort.
Cuidense.
Marion
Si je peux me permettre, la maison de Neruda à Valpo, c'est la Sebastiana. La Chascona, c'est celle de Santiago.
RépondreSupprimerBon week-end-end end, sinon ;)