Nous sommes arrivés à Sucre jeudi matin par le bus de nuit. Le souvenir douloureux d’une nuit passée à grelotter dans un bus lors de mon premier voyage en Bolivie m’ayant appris à ne pas faire d’économie sur les prix des transports, nous avons pris un bus suffisamment confortable pour qu’à la moitié du film (« the patriot »…), nous dormions tous.
A Sucre, Coline et Charlotte, les deux volontaires déjà sur place depuis un mois, plus Maxime, un voyageur de passage logé par Ayni en échange de quelques ateliers de sport dans les bibliothèques, nous attendaient à l’appartement. En fait, tous les trois venaient d’y emmenager, car à leur arrivée il y un mois, Ayni n’avait pas encore trouvé de logement pour les volontaires.
En plus de loger les six volontaires, l’appartement fait également office de bureaux pour l’association. Du coup, petit bémol : même s’il est grand, nous n’avons pas chacun une chambre. Je partage la mienne avec une des deux Charlotte. Au final je suis contente car on s’entend plutôt très bien et que malgré le bruit de la rue et la lumière un peu forte, notre chambre est agréable. Dans d’autres pièces par contre, nous avons quelques soucis : l’évier de la cuisine fuit, la douche du haut ne marche pas, et l’évier à lessive renvoit toute son eau sale dans l’évier de la cuisine, qui déborde régulièrement. Bref… on attend impatiemment que tout ça s’arrange. Heureusement, Nelly, la responsable bolivienne d’Ayni, se met en quatre pour trouver des solutions. Et puis nous avons vite compris qu’en Bolivie il ne faut pas être trop pressé. Depuis deux jours, comme les propriétaires étaient impossible à joindre, c’est le père de Nelly qui vient nous aider… en s’improvisant un jour électricien, l’autre plombier !
Elodie, la responsable française d’Ayni, étant tombée malade (elle a attrapée une salmonelle, bactérie alimentaire qui a l’air assez coriace et dont nous ne sommes pas à l’abris) juste avant notre arrivée, c’est Nelly, la responsavble bolivienne, qui s’occupe de nous. Elle a une énergie impressionnante ! Il y a deux jours elle nous a emmené visiter trois des quatres bibliothèques : Urkupiña, Mesa Verde et Villa Armonia. Pour y aller, il faut prendre des micros (minibus qu’on hêle dans la rue) car elles sont à l’extérieur de la ville (qui est d’ailleurs bien plus étendue que ce que je pensais). La visite des bibliothèques a confirmé ce que m’avait dit Coline : le matériel dont nous disposons pour les ateliers de cuisine est plus que sommaire : deux des bibliothèques seulement sont équipées de fours (des vieux fours qui marchent au gaz), et une seule de plaques de cuisson. Il va donc falloir que nous achetions quasiment tout le matériel pour cuisiner. Comme les moyens financiers de l’association sont très limités, je bénie le CLAP de Villeneuve d’Ascq de m’avoir octroyée une subvention avant mon départ ! Elle va nous être d’une grande utilité…
En fait, en Bolivie, je crois que le plus gros choc culturel concerne la nourriture. Les boliviens mangent un peu toujours la même chose : une soupe et un « plato combinado », midi et soir. Les soupes sont des bouillons avec quelques morceaux de viandes, des pommes de terre, et une céréale pour épaissir (cacahuète, maïs, quinoa, farine, blé…), et le plat principal est le plus souvent composé d’un morceaux de viande, de frites et de riz. Parfois des bananes plantains, parfois un peu de sauces (piquantes !!!), mais c’est en général assez sec et peu varié. C’est dommage car le marché est rempli de légumes ! Pour comprendre leur régime alimenatire, il faut prendre en compte que l’arrivée massive en ville des boliviens est encore relativement récente (exode rural massive au XXème siècle) et qu’ils ont gardé les habitudes et les repaires qu’ils avaient dans les campagnes : les féculents et les corps gras amènent de l’énergie, et la viande de quoi « construire son corps ». Avec tout ça, les légumes sont souvent oubliés. Autre problème : en ville, même s’ils continuent de bouger plus que nous, la sédentarité s’installe, et dans le même temps, les produits importés gagnent du terrain. Les boliviens boivent énormément de sodas et quasiment jamais d’eau (heureusement il y a aussi de délicieux jus de fruits), toute leurs cuissons se font à l’huile… bref, je ne sais pas si j’ai tort, mais j’ai peur que ce passage accéléré à la vie urbaine, couplé à la pauvreté, ne fasse des ravages sur leur état de santé.
Au moment où je finis ce billet, nous revenons de Mesa Verde, la bibliothèque où tous les lundis se réunit le club de madres, une quinzaine de mamans qui papotent en prenant le goûter (aujourd’hui c’était pommes de terre à l’aji (piment) et pâtes). Elles adorent se réunir pour manger et sont donc ultra motivées pour faire des ateliers de cuisine. Du coup, nous avons décidé de commencer dès lundi prochain par un atelier « salades ». Nous allons faire quatre groupes de quatre mamans, qui auront chacun une salade à préparer. Pour ne pas que les mamans soient trop perdues par rapport à leurs repaires habituels, ni que ca leur coûte trop cher, toutes nos salades von avoir une base céréalière, (pommes de terre, riz, mais et pâtes font parti des ingrédient à la base de tous les plats).
Elles ont décidé ensemble qu’afin de participer aux ateliers, elle donneraient chacune un peso, ce qui représente 0,10€. C’est en voyant que cela paraissait cher à certaines que je me suis mieux rendu compte de leur niveau de vie. Il va falloir faire attention à ne pas utiliser d’ingrédients qui coûtent trop cher. Nous allons continuer nos expéditions au marché à la découverte des ingrédients et prix boliviens (on s’est déjà fait arnaquer pas mal de fois chacun mais avec le temps on sait à qui s’adresser et on connaît de mieux en mieux le prix des choses). Une fois que tout a été organisé, les mamans sont parties déblayer un bout du « jardin » de la bibliothèques afin que nous y menions les ateliers (pour ne pas déranger les enfants qui sont à l’intérieur de la bibliothèques, les ateliers auront lieu dehors). Les mamans rigolent beaucoup et ce premier contact s’est vriament bien passé. Je suis pressée d’être à la semaine prochaine pour commencer les ateliers.
Voilà pour cette semaine. Au menu du prochain billet : le récit de mon premier cours de kena (flûte des Andes) demain matin (avec un vrai pro : le joueur de flûte de Los Masis () !!), ainsi que le récit de notre fameux atelier-salades, premier d’une longue série je l’espère! J’ai oublié de dire qu’une semaine sur deux, nous ferons certainement des plats boliviens, donc préparez vous à l’arrivée d’une rubrique « recettes » sur le blog !
Hasta luego todos! Que esten bien !
A Sucre, Coline et Charlotte, les deux volontaires déjà sur place depuis un mois, plus Maxime, un voyageur de passage logé par Ayni en échange de quelques ateliers de sport dans les bibliothèques, nous attendaient à l’appartement. En fait, tous les trois venaient d’y emmenager, car à leur arrivée il y un mois, Ayni n’avait pas encore trouvé de logement pour les volontaires.
En plus de loger les six volontaires, l’appartement fait également office de bureaux pour l’association. Du coup, petit bémol : même s’il est grand, nous n’avons pas chacun une chambre. Je partage la mienne avec une des deux Charlotte. Au final je suis contente car on s’entend plutôt très bien et que malgré le bruit de la rue et la lumière un peu forte, notre chambre est agréable. Dans d’autres pièces par contre, nous avons quelques soucis : l’évier de la cuisine fuit, la douche du haut ne marche pas, et l’évier à lessive renvoit toute son eau sale dans l’évier de la cuisine, qui déborde régulièrement. Bref… on attend impatiemment que tout ça s’arrange. Heureusement, Nelly, la responsable bolivienne d’Ayni, se met en quatre pour trouver des solutions. Et puis nous avons vite compris qu’en Bolivie il ne faut pas être trop pressé. Depuis deux jours, comme les propriétaires étaient impossible à joindre, c’est le père de Nelly qui vient nous aider… en s’improvisant un jour électricien, l’autre plombier !
Elodie, la responsable française d’Ayni, étant tombée malade (elle a attrapée une salmonelle, bactérie alimentaire qui a l’air assez coriace et dont nous ne sommes pas à l’abris) juste avant notre arrivée, c’est Nelly, la responsavble bolivienne, qui s’occupe de nous. Elle a une énergie impressionnante ! Il y a deux jours elle nous a emmené visiter trois des quatres bibliothèques : Urkupiña, Mesa Verde et Villa Armonia. Pour y aller, il faut prendre des micros (minibus qu’on hêle dans la rue) car elles sont à l’extérieur de la ville (qui est d’ailleurs bien plus étendue que ce que je pensais). La visite des bibliothèques a confirmé ce que m’avait dit Coline : le matériel dont nous disposons pour les ateliers de cuisine est plus que sommaire : deux des bibliothèques seulement sont équipées de fours (des vieux fours qui marchent au gaz), et une seule de plaques de cuisson. Il va donc falloir que nous achetions quasiment tout le matériel pour cuisiner. Comme les moyens financiers de l’association sont très limités, je bénie le CLAP de Villeneuve d’Ascq de m’avoir octroyée une subvention avant mon départ ! Elle va nous être d’une grande utilité…
En fait, en Bolivie, je crois que le plus gros choc culturel concerne la nourriture. Les boliviens mangent un peu toujours la même chose : une soupe et un « plato combinado », midi et soir. Les soupes sont des bouillons avec quelques morceaux de viandes, des pommes de terre, et une céréale pour épaissir (cacahuète, maïs, quinoa, farine, blé…), et le plat principal est le plus souvent composé d’un morceaux de viande, de frites et de riz. Parfois des bananes plantains, parfois un peu de sauces (piquantes !!!), mais c’est en général assez sec et peu varié. C’est dommage car le marché est rempli de légumes ! Pour comprendre leur régime alimenatire, il faut prendre en compte que l’arrivée massive en ville des boliviens est encore relativement récente (exode rural massive au XXème siècle) et qu’ils ont gardé les habitudes et les repaires qu’ils avaient dans les campagnes : les féculents et les corps gras amènent de l’énergie, et la viande de quoi « construire son corps ». Avec tout ça, les légumes sont souvent oubliés. Autre problème : en ville, même s’ils continuent de bouger plus que nous, la sédentarité s’installe, et dans le même temps, les produits importés gagnent du terrain. Les boliviens boivent énormément de sodas et quasiment jamais d’eau (heureusement il y a aussi de délicieux jus de fruits), toute leurs cuissons se font à l’huile… bref, je ne sais pas si j’ai tort, mais j’ai peur que ce passage accéléré à la vie urbaine, couplé à la pauvreté, ne fasse des ravages sur leur état de santé.
Au moment où je finis ce billet, nous revenons de Mesa Verde, la bibliothèque où tous les lundis se réunit le club de madres, une quinzaine de mamans qui papotent en prenant le goûter (aujourd’hui c’était pommes de terre à l’aji (piment) et pâtes). Elles adorent se réunir pour manger et sont donc ultra motivées pour faire des ateliers de cuisine. Du coup, nous avons décidé de commencer dès lundi prochain par un atelier « salades ». Nous allons faire quatre groupes de quatre mamans, qui auront chacun une salade à préparer. Pour ne pas que les mamans soient trop perdues par rapport à leurs repaires habituels, ni que ca leur coûte trop cher, toutes nos salades von avoir une base céréalière, (pommes de terre, riz, mais et pâtes font parti des ingrédient à la base de tous les plats).
Elles ont décidé ensemble qu’afin de participer aux ateliers, elle donneraient chacune un peso, ce qui représente 0,10€. C’est en voyant que cela paraissait cher à certaines que je me suis mieux rendu compte de leur niveau de vie. Il va falloir faire attention à ne pas utiliser d’ingrédients qui coûtent trop cher. Nous allons continuer nos expéditions au marché à la découverte des ingrédients et prix boliviens (on s’est déjà fait arnaquer pas mal de fois chacun mais avec le temps on sait à qui s’adresser et on connaît de mieux en mieux le prix des choses). Une fois que tout a été organisé, les mamans sont parties déblayer un bout du « jardin » de la bibliothèques afin que nous y menions les ateliers (pour ne pas déranger les enfants qui sont à l’intérieur de la bibliothèques, les ateliers auront lieu dehors). Les mamans rigolent beaucoup et ce premier contact s’est vriament bien passé. Je suis pressée d’être à la semaine prochaine pour commencer les ateliers.
Voilà pour cette semaine. Au menu du prochain billet : le récit de mon premier cours de kena (flûte des Andes) demain matin (avec un vrai pro : le joueur de flûte de Los Masis () !!), ainsi que le récit de notre fameux atelier-salades, premier d’une longue série je l’espère! J’ai oublié de dire qu’une semaine sur deux, nous ferons certainement des plats boliviens, donc préparez vous à l’arrivée d’une rubrique « recettes » sur le blog !
Hasta luego todos! Que esten bien !
J'adore le nom des minibus ! La prochaine fois, je ne partirai pas en reportage sans mon minibus, hehe...
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